Redonnez le goût d'apprendre aux jeunes en difficulté et contribuez à leur réussite

Les pédagogies de détour consistent à proposer aux élèves des activités qui mobilisent créativité, coopération, et permettent de contourner les obstacles cognitifs.

En suscitant la motivation et en facilitant les apprentissages, les pédagogies de détour se révèlent une manière efficace de lutter contre les inégalités sociales et de donner à chaque jeune les mêmes chances de s’insérer dans la société.
Premier enjeu pour favoriser la réussite scolaire : réduire la corrélation entre l’origine socio-économique des élèves et leur performance scolaire. En offrant des outils, des espaces d’ouverture, des expériences, auxquels tous les jeunes n’ont pas le même accès selon leur milieu familial.

L’association Tête-à-textes organise des ateliers de lecture et des débats, guidée par une conviction : les textes et la lecture ont le pouvoir de transcender les divergences, de lutter contre tous les stéréotypes qui enferment et empêchent la pensée, de vaincre l’autocensure en donnant accès aux outils nécessaires à la citoyenneté et au débat…. Une spécificité du projet : susciter le dialogue entre des élèves d’âges différents (primaire-collège, collège-lycée, lycée-supérieur).

500 000 « décrocheurs du confinement » ! C’est l’évaluation réalisée à partir des remontées des enseignants. Dans certains quartiers et territoires, jusqu’à 30% des élèves auraient disparu des radars scolaires, accumulant ainsi des lacunes difficiles à combler. Pour remobiliser ces jeunes en les aidant à retrouver le plaisir d’apprendre, la Fondation de France soutient des projets comme celui de Graines d’avenir, une ferme école.

Cette école de production, située à Magny-les-Hameaux (Yvelines), est dédiée au maraîchage. L’objectif : former dans un cadre aussi bienveillant qu’exigeant des jeunes au métier de maraîcher-primeur et faciliter leur insertion professionnelle.

L’école accueille chaque année une dizaine de jeunes qui ont fait le choix de se former au métier de maraîcher-primeur, depuis la production jusqu’à la vente. L’enseignement repose sur l’apprentissage des pratiques agroécologiques et de production de fruits et légumes, le tout en immersion dans un environnement professionnel, et sur l’acquisition de savoirs généraux (mathématiques, français, anglais, sport…). Si l’objectif de Graines d’avenir est de faciliter l’insertion des jeunes dans un secteur qui recrute, cet apprentissage a vocation à leur apporter beaucoup plus : prendre confiance en eux, être force d’initiatives.

Face à une fracture sociale de plus en plus marquée dans les quartiers de Marseille, l’association CitizenCorps a lancé Le Grand Bain, un projet éducatif ambitieux né en 2020 pour favoriser la mixité sociale entre enfants dès le plus jeune âge.

À Marseille, des enfants grandissent dans des quartiers très proches mais aux réalités sociales totalement opposées. Le Grand Bain agit comme un trait d’union entre ces mondes qui ne se croisent plus, là où l’école peine à maintenir la mixité. Le projet a déjà touché près de 850 enfants, issus de réseaux d’éducation prioritaires (REP+), de quartiers sensibles (QPV) ou plus favorisés.

Chaque année, des classes d’écoles géographiquement proches mais socialement éloignées sont jumelées. Grâce à un accompagnement pédagogique construit avec les enseignants, les enfants – âgés de 7 à 11 ans – vivent ensemble un parcours fait de rencontres, correspondances, activités artistiques et sorties thématiques. Un projet commun les rassemble, nourrissant le respect mutuel, la curiosité et l’empathie.

Le programme vise à développer chez les enfants la connaissance de soi, la confiance en l’autre, la coopération et l’ouverture.

« Le manque de dialogue entre les différentes strates de la société empêche de percevoir la richesse de chacun et renforce les clivages et les préjugés. Il est essentiel de changer le regard que l’on porte sur l’autre. Il ne s’agit pas d’imposer une relation de domination, mais de s’apporter mutuellement, dans un esprit de fraternité » souligne Marion Chapulut, fondatrice de CitizenCorps.